Catherine Mercier montre que le cerveau anticipe les mouvements douloureux suite à une blessure

The experimental set-up used in the study combined the use of transcranial magnetic stimulation with a robotized exoskeleton interfaced with a 2D virtual reality environment and with a laser delivering painful stimulation to the participant’s right elbow. Credit: Michaël Bertrand-Charette.

Quand une personne est blessée, comment le cerveau adapte-t-il les mouvements du corps pour éviter la douleur? Une nouvelle étude publiée dansThe Journal of Physiology enquête sur cette question.

Après une blessure, notre corps va rapidement associer la douleur à un mouvement particulier et modifier les muscles que nous utilisons en conséquence. Une nouvelle étude montre que le message provenant des zones motrices motrices du cerveau vers un muscle est diminué si ce muscle est responsable de produire un mouvement douloureux et augmenté si le muscle contrecarre ce mouvement.

Ils ont également observé que si le cerveau sait que le mouvement causera de la douleur, alors le temps de réaction pour effectuer le mouvement sera plus long, mais les mouvements seront exécutés plus rapidement, ce qui suggère une stratégie qui permet «d'en finir rapidement».

Cela montre que le cerveau est capable d'anticiper que des mouvements particuliers vont causer de la douleur, nous permettant de nous adapter et de bouger différemment. Cette recherche est centrée sur la manière dont le corps réagit à l'anticipation d'une douleur aiguë expérimentale (une douleur transitoire d'une fraction de seconde pendant l'exécution d'un mouvement), mais il peut être possible d'utiliser ces résultats pour prévenir les troubles musculo-squelettiques. .

Quand les gens sont blessés, ils peuvent rapidement apprendre à associer la douleur à un mouvement donné et changer la façon dont le corps bouge pour éviter ou minimiser la douleur. Comprendre comment cela se produit dans le cerveau est crucial pour identifier les mécanismes qui conduisent au maintien de la douleur à long terme.

La recherche menée à l'Université Laval, au Québec, en collaboration avec le Centre de recherche interdisciplinaire en réadaptation et en intégration sociale du Québec (CIRRIS), consistait à mesurer le lien entre les régions motrices du cerveau et le biceps lorsqu'elles se préparaient à se déplacer. L'étude a été réalisée sur trente sujets sains, dont la moitié a reçu des stimulations douloureuses lors des mouvements de flexion et l'autre moitié lors des mouvements d'extension.

Fait important, comme la douleur expérimentale a été induite par des simulations au laser, les résultats ne peuvent pas être directement transférés à une population de patients souffrant de douleur clinique.

Catherine Mercier, auteur correspondant de l'étude, a déclaré:

«Cette découverte est importante car elle confirme l'établissement de stratégies protectrices lors de l'anticipation de la douleur aiguë. Il marque une avancée importante pour mieux comprendre les mécanismes impliqués dans la transition de la douleur aiguë à la douleur chronique. En effet, une théorie récente sur l'effet de la douleur sur le contrôle moteur indique que si les stratégies protectrices peuvent être initialement pertinentes et entraîner un soulagement de la douleur à court terme, elles peuvent avoir des conséquences néfastes à long terme et conduire à des douleurs chroniques.»

Source du texte: The Physiological Society http://www.physoc.org/press-release/2018/brain-able-anticipate-painful-movements-following-injury

Traduction: CTRN